Annoblissement d'Ysabelot du Bois doré-Penthièvre

Sujet: Annoblissement d'Ysabelot du Bois doré-Penthièvre 12/02/12, 05:53 pm

Enfin, cette satanée cérémonie pouvait avoir lieux. Un hérault, une suzeraine et une vassale... c'était un bon début.
La Baronne arriva la première, tout de blanc et vert vêtue Pour l'occasion elle avait abandonné sa guimpe et son voile qui ordinairement cachait son visage, pour laisser cascader ses cheveux gris.

Elle attendait maintenant que sa soeur et son neveux arrive et qu'enfin, la cérémonie ait lieu.

[un pigeon express plus tard]

La petite blonde était en train de finir de tout mettre en ordre dans sa chambre quand le volatile fit irruption devant elle ... Invitée au château par sa sœur ? ... Dans la salle de réception en plus ? ... Décidant de ne point trop la faire attendre elle s'y présenta donc prestement ...

Timidement elle poussa la lourde porte et passa la tête .... Par le Trés-Haut !! Sa sœur était déjà là ... et qu'elle était belle ce jour là avec ses cheveux filetés d'argent libre sur ses épaules ... S'avançant à sa rencontre elle la saluât toute heureuse ...

Bien le bon jour ma sœur, vous m'avez fait mander ? Vous avez besoin de mes services ?

Alors que des pas se firent entendre dans le couloir qui menait à la salle de réception, la Baronne tenta de reprendre le peu de prestance que lui avait laissé la tuberculose. Droite comme un i, les mains jointes sur le devant pour cacher le mouchoir taché de rouge qui ne la quittait plus, Alatariel s'avança, attendrit devant l'image de sa soeur. Deux soeurs, deux faces d'une même pièce, l'une blonde, riante et vivante, l'autre brune, caractérielle et mourante.
Le temps que Ysabelot traverse la salle, elle pris un petit paquet dans ses mains tordu par l’arthrose.
- Le bonjour Ysabelot... J'ai besoin de toi, encore une fois, oui.
Alatariel embrassa sa soeur sur le front et lui tendit le paquet.
- Il faut d'abord que tu enfiles ça, si tu veux bien. il y a une alcôve à côté où tu pourras te changer tranquillement. Tu me rejoindra ensuite.

- Que j'enfile ça ? ... Regard suspect vers le paquet tout en rondeur ...

La dernière fois que vous m'avez dit cela c'était pour enfiler une armure et défendre Le Domaine ... ne me dites pas que ... Attrape le colis suspect qui s'avère souple et soyeux sous les doigts et rougit ...

Ah non alors ! Ça c'est pas ... une armure ... Le visage rose de joie elle lui fit un gros bisous sur la joue en murmurant un ... je t'adore, je reviens vite ... Mais déjà elle était partie virevoltant à la recherche de Lise pour l'aider à se changer.

[une demi crise d'hystérie plus tard]

Elle avaient pas été trop de deux en faite pour arrivée au bout de l'habillage ... Émerveillée devant les tissus et les broderies Ysa refusait de tenir en place ... C'était bien la première fois qu'elle pouvait porter pareil merveille ... Les choses ce gâtèrent un peu lorsqu'il fallu remonter ses long cheveux en deux chignons tenues par des crépines, elle qui ne les portait que libre ou en une simple natte fut mise au supplice mais le résultat de l'épreuve était sans appel ...

Elle ne comprenait pas entre très bien le pourquoi d'une telle toilette, elle qui était plus habituée aux armures ou au bliaud de l'ostel-Dieu, mais qu'importe cette robe était un rêve ...

- Me revoici ma soeur ... et je ne sais comment vous remercier d'un tel présent ...

Il ne manquait plus que lui, enfin d'indispensable. Les autres ils étaient surtout là pour faire joli et pour rajouter de la folie à la fête car comme on dit plus on est de fous plus on rit.

Bref le héraut arrive en troisième. A la différence des deux autres il n'est vêtu. Enfin... bien entendu il n'est pas nu mais il n'a pas revêtu de tenue particulière confectionnée par sa tendre tantine pour l'occasion. Habillé normalement (la normale de Thibauld étant tout de même plus proche du fil d'or que du coton dégrossi) le héraut entra par la porte donnant sur l'office et se dirigea vers sa tante pour la fatiguer.

Elle avait l'air vieilli et affaibli par la maladie depuis leur dernière rencontre à son baptême. La tuberculose n'avait cependant pas eu l'air de faire décroître l'agilité de ses doigts de fée car chacune des deux femmes resplendissaient dans une toilette dont seul un inculte en matière de mode aurait pu ignorer la provenance.

- Bonjour tantine marraine adorée ! Lui sourit mais évite de lui faire un bisou. On sait jamais que le mal qui l'habite soit contagieux. N'en fait pas non plus à Ysabelot pour qu'il n'y ait pas de jalouse. Pis les vieilles ça pique mais chuttt faut pas le dire (vive la cours de récréation)

- Bonjour tata Ysabelot.

Remarque qu'il y a autant d'invité qu'au début de la cérémonie précédante mais au moins tous les acteurs sont présents.

- On peut commencer quand vous voulez. Selon si vous voulez attendre des spectateurs ou si vous vous en foutez.

- M'enfiche j'veux pas y aller !

- Voyons jeune homme, vous ne pouvez ratez l’anoblissement de madame votre mère !

- Maman elle a pas besoin des angevins pour être noble d'abords ! c'est une princesse ma maman ! Pis un jour elle finira reyne de France et moi je serais prince et je pourrais mettre tous les péquenots qui refusent de m'obéir en prison.

- C'est cela oui..... mais en attendant votre présence est indispensable.

Arrivant enfin dans la salle de réception, l'enfant et sa servante s’installèrent dans un coin de la pièce et observent les personnes présentes. Le môme, ignorant l'identité du jeune homme et de la dame, demanda vite

- Dit moi Lise c'est qui la vielle dame dans le coin ?

- C'est madame votre tante, la baronne Alatariel du Bois Doré-Penthièvre

- Elle ressemble à une des vielles nonnes du couvent de La Trémouille......mais sa robe est beaucoup plus jolie !....et c'est qui le garçon qui appelle maman, tata ?

- C'est monsieur votre cousin, Thibauld de Chandos.

Voyant sa mère sortir d'une petite pièce attenante à la salle de réception, l'enfant grimpa sur sa chaise et lui fit de grand signes de la main en criant

MAMAAAAAAAAAAAN J'SUIS LAAAAAAA !!!
C'EST TOI LA PLUS JOLIEEEEE !!!

Remarquant que la vielle dame l'observait d'un air plus surprit qu’énervé il lui tira la langue et se rassit en silence

Alatariel regardait tout cela d'un air absent, car les souvenir refaisaient surface. Son propre anoblissement par Paquerette Mattei de Dénéré, ceux de son autre fillote, Viviaca. Un autre temps, que celui là, où tout semblait si simple.

Sa soeur revint, Thibault arriva.
- On se fou des spectateurs, c'est pas eux que j'anoblis aujourd'hui.
Sauf qu'il y avait bien des spectateurs, un gamin et sa nourrice, qui devait son neveu, puisqu'elle l'avait fait mander. Alatariel cacha une nouvelle quinte de toux dans son mouchoir puis regarda sa soeur droit dans les yeux.

- Genoux à terre, Ysabelot du Bois doré-Penthièvre !

Alatariel pris une grande respiration et commença de sa voix éraillée.

- Que tous ici présent soient témoin, qu'en ce dimanche 12 février, nous Alatariel du Bois doré-Penthièvre, Baronne de Chemillé & Dame de Luché-Pringé, avons décidé rendre justice à notre bien aimée soeur, Ysabelot.

Ma soeur, tu as depuis le Berry jusqu'en Anjou et aujourd'hui en Poitou, fait honneur à notre nom, à notre sang. Tu es l'épée que nous ne pouvons tenir, la vie qui nous quitte petit à petit. Ta fidélité et ton amour sont les choses les plus précieuses qu'il nous reste aujourd'hui. Pour que nul ne puisse douter de la noblesse de ton coeur, nous avons décidé qu'à partir de ce jour tu serais Dame de Melay, terre sise sur notre domaine de Chemillé.

Une nouvelle quinte de toux vint secouer le frêle corps de la Baronne. Le Très Haut savait combien elle aurait aimé pouvoir faire illusion au moins ce jour... mais non, la maladie ne disparaît pas parce qu'on le décide.

-Jures-tu de servir loyalement, fidèlement et sans dissimuler ta Dame ?

Elle n'eut à peine le temps de saluer Thibauld que Lise accompagnée de son petit diablotin arrivèrent à leur tour ... froncement de sourcils mais sourire attendri, elle lui envoya un bisous discret avec un clin d’œil ...

Toute son attention fut ramener sur sa sœur et sa quinte de toux ... Elle aimait vraiment pas ça, il faudrait vraiment qu'elle arrive à la décider à venir consulter à l'Hotel-Dieu ... Elle ne détourna pas les yeux quand sa sœur la fixa mais sursauta à son ordre ... Brève pensée pour le soyeux de la jupe qui allait être mis à mal sur le sol rugueux de pierre mais elle ne discuta pas et posa genoux à terre en rougissant sans la quitter du regard. Elle failli bien bondir sur ses pieds pour la soutenir à la quinte de toux suivante mais son regard volontaire l'en dissuada et elle se concentra de nouveaux sur ses mots ...

Que de souvenirs ... le Berry, Bourges, Aodrendal, les lucioles ... Gilone ... l'Anjou ... son deuil, les guerres, Saumur ... Guilhaume ... ses yeux se portèrent sur le petit bonhomme assit un peu plus loin l'esprit soudainement loin très loin de cette simple pièce ...

-Jures-tu de servir loyalement, fidèlement et sans dissimuler ta Dame ?

Aie brusque retour sur terre qu'a t elle dit ... Bref regard de panique et le rouge de ses joues devint écarlate tandis que de sa voix clair mais voilée de timidité elle lui répondit : Je vous jure de vous servir loyalement, fidèlement et sans dissimulation aucune

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